L’approche de conservation communautaire au Parc National de Kahuzi-Biega vise
l’implication des populations locales. En effet, la pérennisation des actions de conservation
et la réponse aux pressions anthropiques passent par la mise en œuvre de l’approche de
conservation communautaire. L’objectif de cette étude est d’analyser la mise en œuvre de
l’approche de conservation communautaire du plan d’aménagement et de gestion du Parc
National de Kahuzi-Biega.
La collecte de données auprès des acteurs s’est faite à travers l’entretien, l’administration du
questionnaire (ménages riverains, responsables des institutions étatiques et privées ayant
une limite avec le PNKB dans le secteur de la haute altitude, les éleveurs, …), la
documentation et le traitement des données. L’analyse sociale à travers la technique d’Arbre
des problèmes et l’analyse sociale CLIP (Collaboration et conflits, Légitimité, Intérêts,
Pouvoir) nous a permis de cerner trois éléments clés autour de la mise en œuvre de
l’approche de conservation communautaire au PNKB.
L’agriculture est la principale activité de la population riveraine du PNKB. 74 % des ménages
ont comme activité principale l’agriculture. La tribu « Shi » est dominante avec 57 % et
majoritairement agriculteur. La tribu « Twa » (pygmées) représente 23 % des enquêtés. La
communauté pygmée vivant à la périphérie du PNKB est dépourvue des terres agricoles et
dépendent des ressources naturelles du Parc.
La croissance démographique est une réalité dans les zones périphériques du PNKB. Le
nombre de personnes dans les ménages est supérieur à 6 pour 80% de ménages et leur
revenu est faible. 81 % des ménages n’ont pas d’épargne et dépendent des ressources
naturelles du PNKB. La petitesse des terres cultivables dans les zones périphériques du PNKB
et leur utilisation sont un sérieux souci pour les agriculteurs car la majeure partie de ses
zones sont occupées par les entreprises agropastorales et/ou institutions étatiques qui
louent leurs terres aux populations locales. Cette situation fait persister des nombreux
conflits entre le Parc et la population riveraine et les activités illégales au Parc.
La planification, la mise en œuvre et l’évaluation de l’approche « conservation
communautaire » ne répondent pas aux défis des communautés riveraines du PNKB. Les
menaces sur la biodiversité du PNKB seront surmontées qu’au travers une approche de
« conservation communautaire » durable et consensuelle entre les parties prenantes,
l’amélioration de la gestion intégrée à l’écotourisme et la mise en place des zones tampons
juridiques et fonctionnelles.